Un robot cueilleur qui a du doigté

L'agriculture est un secteur à forte intensité de main-d'?uvre et il est de plus en plus difficile de trouver des travailleurs. Ne serait-il pas pratique qu'un robot puisse faire le travail ?

Plantation de tomates dans une serre
Tomates cerises dans une serre (source : Floating Robotics)

La culture mara?chère moderne est déjà fortement industrialisée. Néanmoins, il faut encore beaucoup de travail manuel, ce qui a un impact important sur les co?ts annuels. Compte tenu du manque généralisé de personnel, il n'est pas surprenant que l'intérêt pour l'automatisation de certaines t?ches soit grand. Salman Faraji, du Robotic Systems Lab (RSL) de l'ETH Zurich, et son équipe ont mis au point un robot capable d'effectuer une partie du travail et de s'intégrer facilement dans les systèmes existants. Regarder le robot travailler est presque méditatif : le bras s'étend, se dirige vers la tige du fruit, la coupe et jette la panicule de tomate dans la bo?te - et recommence.

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Récolte (Vidéo : Floating Robotics)

""La récolte représente à elle seule 4 à 6 % du total des co?ts de production. Le potentiel d'économie est donc considérable", explique Toni Suter, responsable de la production chez Meiergemüse à Rütihof, en Suisse. En moyenne, la récolte et l'effeuillage d'un hectare nécessitent au total 2'815 heures de travail par an. Un robot, en revanche, travaille 4'246 heures par an, travail de nuit compris. En extrapolant, un seul robot de cueillette réalise donc le travail nécessaire pour 1,5 hectare, raison pour laquelle il peut remplacer 3,5 travailleurs. Au vu de ces faits, il n'est pas surprenant que Salman n'ait pas été le premier à penser à l'automatisation de la culture mara?chère. Qu'est-ce qui distingue donc Floating Robotics de ses concurrents ?

Deep learning et un système intelligent

""Notre système combine la robotique, le traitement d'images et l'IA avancée", explique Salman. Le robot se compose d'un bras robotisé équipé d'une pince et de ciseaux, de caméras et de fonctions de traitement parallèle de pointe. Le bras peut être monté sur un chariot d'entretien existant, utilisé dans les serres. Un système de caisses est ajouté pour la récolte.

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Effeuillage (Vidéo : Floating Robotics)

Le robot est entra?né à reconna?tre le degré de maturité des fruits (p. ex. tomates cerises) à l'aide du traitement d'images. Il identifie également les pédoncules des fruits de la panicule et les feuilles. De cette manière, le robot peut parcourir chaque rangée, cueillir les tiges de fruits près de la tige de la plante et les placer dans la caisse de récolte. De même, le robot peut travailler sur les rangées et effeuiller les plants de tomates - le même principe, mais entra?né différemment. "Cela peut para?tre simple, mais derrière cette technologie se cachent deux années de recherche et de programmation intensives à l'ETH. Le plus grand défi a été d'apprendre au robot à reconna?tre correctement les objets fins", explique Salman. "Après tout, nous travaillons avec des plantes, et les plantes ne sont pas identiques, ce qui rend l'entra?nement du robot d'autant plus difficile". Néanmoins, Floating Robotics a pour objectif de cueillir des tomates avec une précision de 95%.

Image d'une plante sur laquelle les tiges sont marquées en couleur
Comprendre les plantes et leurs structures gr?ce à des algorithmes d'apprentissage en profondeur ultramodernes. (Source : Floating Robotics)
Image d'un plant de tomates avec des panicules de tomates marquées

Il existe des concurrents sur le marché, mais aucun n'offre autant de flexibilité que Floating Robotics. Certains appareils peuvent uniquement effeuiller et d'autres ne récolter que des tomates ou des tiges de fruits individuelles. De plus, ils ne sont pas compatibles avec l'infrastructure existante de la serre et nécessitent donc des investissements supplémentaires.

Projet pilote réussi

En 2022, Salman et son équipe ont mis en service leur premier prototype chez Meiergemüse, avec le soutien d'Innosuisse. Cette année, Floating Robotics effectuera un deuxième essai pilote chez Beerstecher, près de Zurich. Bianca Curcio, responsable de la serre chez Beerstecher, déclare : "Nous avons découvert Floating Robotics l'année dernière et avons été impressionnés par la ma?trise du robot en matière de cueillette et d'effeuillage. Nous sommes convaincus que l'essai pilote montrera comment un robot automatisé peut s'intégrer au mieux dans la gestion actuelle des récoltes et dans quelles conditions il peut être un outil utile pour les exploitants de serres afin de garantir des produits sains tout au long de l'année."

Défis et perspectives

Même s'il reste encore quelques obstacles à surmonter, Floating Robotics veut offrir encore plus à l'avenir. Alors que la récolte et l'emballage devraient être optimisés en 2023, l'entreprise prévoit d'intégrer le changement de rang et le travail de nuit en 2024. D'ici 2025, les entrepreneurs espèrent pouvoir élargir leur portefeuille en y ajoutant le liage des plantes ainsi que la récolte des concombres et, très important, pénétrer le marché bien plus vaste de l'UE et de l'Amérique du Nord.

Salman est actuellement à la recherche d'investisseurs pour soutenir Floating Robotics. Il prévoit de créer l'entreprise début 2023 et se réjouit de discuter avec les parties intéressées.

Photo du fondateur avec un bras robotisé
Salman Faraji, fondateur de Floating Robotics (source : Floating Robotics)

Contact/Liens :

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