L'EPFL et l'ETH Zurich lancent leur premier programme de doctorat commun

Comment les connaissances issues de la recherche sur l'apprentissage et la cognition nous aident-elles à enseigner et à apprendre ? Comment les sciences des données et l'intelligence artificielle peuvent-elles soutenir un apprentissage personnalisé ? Et comment parvenons-nous - surtout à l'époque des modèles de travail flexibles - à évaluer systématiquement l'interaction entre les personnes en formation et les espaces physiques dans différents environnements ? Les participants à un nouveau programme de doctorat commun en sciences de l'apprentissage doivent traiter de manière intensive ces thèmes et d'autres similaires. Il sera proposé à l'EPFL et à l'ETH Zurich à partir du printemps 2022.

Les sciences de l'apprentissage se trouvent au carrefour de plusieurs disciplines. Elles ont besoin d'experts et d'expertes issus de toute une série de disciplines qui mettent leur savoir-faire au service de l'amélioration de la formation tout en faisant progresser la compréhension de la cognition humaine et du comportement d'apprentissage. Le nouveau programme de doctorat commun s'adresse en particulier aux titulaires d'un master dans les disciplines MINT (mathématiques, informatique, sciences naturelles et techniques) qui ont un grand intérêt pour l'apprentissage et la formation.

Un pas important

"Notre objectif est de former des professionnels capables d'aborder des thèmes spécifiques à la formation en puisant dans leur bagage scientifique dans le domaine MINT", explique Pierre Dillenbourg, vice-président associé pour la formation et directeur du laboratoire de recherche en sciences de l'éducation de l'EPFL. page externeInteraction ordinateur-homme dans l'enseignement et l'apprentissage (CHILI). Il a con?u et développé le programme de doctorat commun avec Manu Kapur. Kapur occupe la chaire des sciences de l'apprentissage à l'ETH Zurich, où il dirige la Future Learning Initiative.

"La recherche montre que les méthodes d'enseignement traditionnelles ne sont souvent pas optimales", explique Manu Kapur, qui a lui-même de l'expérience en tant que professeur de mathématiques. Il a par exemple pu démontrer que l'utilisation systématique du ?chec productif L'enseignement des sciences est nettement plus efficace que celui dispensé sous forme de cours magistraux. "La science des données, l'intelligence artificielle ou la robotique ouvrent de nouvelles voies de recherche qui favorisent encore de telles découvertes", ajoute-t-il, "ce programme commun est une étape importante pour les sciences de l'apprentissage en Suisse, mais aussi pour la science en général, car il fixe le cadre de programmes communs dans d'autres disciplines".

En fait, il s'agit du premier programme de doctorat proposé conjointement par les deux hautes écoles, qui possèdent toutes deux une vaste expérience dans les sciences de l'apprentissage (voir ci-dessous). "Il existe de formidables synergies et opportunités entre nos hautes écoles, et nous nous réjouissons à l'idée de lancer d'autres programmes de doctorat communs à l'avenir", a déclaré Luisa Lambertini, vice-présidente associée pour la formation postgrade à l'EPFL. Et la rectrice de l'ETH Zurich, Sarah Springman, estime que "l'apprentissage est à l'origine de toute innovation. Notre système éducatif doit s'appuyer à tous les niveaux - de l'enfance à l'?ge adulte - sur les connaissances actuelles de la recherche pour faire face à un monde qui évolue de plus en plus rapidement". Dans ce contexte, le nouveau programme de doctorat est une étape importante, selon Springman : "Il est juste que les deux principales hautes écoles suisses en matière de technique et de sciences naturelles continuent de développer les bases de cette démarche".

Soutien de la Jacobs Foundation

Le nouveau programme, qui durera quatre ans, est soutenu par la Jacobs Foundation. "La collaboration est essentielle pour faire avancer l'innovation. C'est pourquoi nous sommes très heureux que ces deux institutions de haut niveau s'associent pour proposer ce programme qui fa?onnera l'avenir de l'apprentissage", a déclaré Simon Sommer, co-directeur général de la Jacobs Foundation.

Les étudiants doivent obtenir au moins douze crédits au cours du programme, dont un total de huit crédits provenant de deux cours obligatoires (quatre crédits chacun) dispensés chaque année à l'ETH Zurich et à l'EPFL. Le premier cours met en lumière les théories des sciences de l'apprentissage, les dernières découvertes de la recherche ainsi que les différents points de vue sur la discipline. Il se concentre sur deux questions : comment l'être humain apprend-il ? Et comment pouvons-nous améliorer l'expérience d'apprentissage ? Le second cours explore les outils multidisciplinaires des différentes méthodes de conception de la recherche, de collecte et d'analyse des données utilisées par les chercheurs en sciences de l'apprentissage.

Les étudiants ont également le choix parmi un large éventail de cours optionnels sur des sujets tels que l'apprentissage automatique ou les technologies numériques dans la formation. Le programme comprend des colloques communs, des séminaires, des cours d'été et d'hiver et des événements visant à renforcer la communauté scientifique des sciences de l'apprentissage, à la fois au sein du programme et en Suisse en général.

Les étudiants peuvent suivre le programme de doctorat conjoint soit à l'EPFL, soit à l'ETH Zurich, en fonction de la haute école où la personne qui dirige principalement la thèse est basée, mais ils seront codirigés par un professeur de l'université partenaire. Les dipl?mes de doctorat porteront les logos des deux hautes écoles. Les étudiants qui souhaitent s'inscrire à ce programme doivent envoyer leur candidature avant le 1er décembre 2021. Une autre série de candidatures aura lieu au printemps 2022.