Nouveau centre de recherche en IA

L'exemple suivant montre pourquoi l'IA est une technologie importante pour l'ensemble de la société : la jaunisse est l'une des maladies les plus répandues chez les nouveau-nés. Environ 60 pour cent en présentent les sympt?mes. Chez environ 10 pour cent des enfants concernés, la maladie évolue de manière critique et, en l'absence de traitement, des handicaps avec des conséquences à vie menacent. Le diagnostic de la maladie est simple et une photothérapie permet de la traiter. Mais les séjours hospitaliers de plus en plus courts peuvent avoir pour conséquence que les sympt?mes n'apparaissent que lorsque les parents sont déjà rentrés chez eux.

Des chercheurs de l'ETH Zurich ont réussi à développer, à l'aide d'un nouveau modèle d'IA, une application capable de prédire la maladie d'un bébé à l'aide de seulement quatre indicateurs, 48 heures avant l'apparition des premiers sympt?mes. "Cette application est le fruit d'une étroite collaboration entre des chercheurs en IA et des médecins", explique Julia Vogt, professeure de science des données médicales. Les coopérations multidisciplinaires sont par exemple un grand défi en raison des différents modèles de pensée et du manque de connaissances techniques réciproques. Avec l'ouverture de l'"ETH AI Center" - un centre de recherche sur l'IA à l'échelle de l'ETH - l'ETH Zurich crée de l'espace et des ressources pour intensifier la recherche sur l'IA au niveau des bases, des applications et des effets.

"L'ETH AI Center intensifie le dialogue multidisciplinaire avec l'économie, la politique et la société sur un développement innovant de l'intelligence artificielle qui inspire confiance", explique Detlef Günther, Vice-président pour la recherche à l'ETH Zurich. En outre, le centre doit devenir un incubateur pour les start-up de l'IA et permettre des projets de recherche communs avec des experts internationaux dans un open-lab. Il fera également partie du réseau européen de recherche en IA ELLIS.

Nouveaux locaux, nouvelle direction

Le centre a déjà emménagé dans des locaux situés dans le quartier de l'université, plus tard, de nouveaux bureaux et laboratoires seront disponibles dans la tour Andrea à Oerlikon. Le PD Dr Alexander Ilic, qui a travaillé en dernier lieu comme entrepreneur et directeur de Magic Leap Suisse, a pu être engagé comme directeur exécutif. "Je suis très heureux qu'en la personne d'Alexander Ilic, nous ayons pu gagner un expert en IA reconnu pour cette t?che. Il est un entrepreneur en IA couronné de succès, conna?t le monde académique et dispose d'un excellent réseau dans le milieu de l'IA", déclare Andreas Krause, professeur à l'Institut d'apprentissage automatique et directeur de l'"ETH AI Center".

Plus de 29 chaires dans l'équipe centrale

Le nouveau centre de recherche se compose de membres principaux, de membres associés et des AI Fellows. Parmi les membres centraux, on compte dès le début plus de 29 professeurs issus de sept départements, qui se consacrent à des thèmes fondamentaux de l'IA tels que l'apprentissage automatique ou la compréhension des images et de la parole. Ces derniers encadrent également les nouveaux fellows de l'"ETH AI Center", c'est-à-dire les meilleurs talents de l'IA, recrutés dans le monde entier et soutenus par une bourse. "Nous formons ainsi des expertes et des experts capables de mettre en ?uvre des projets d'IA multidisciplinaires", explique Günther. L'ETH AI Center entretiendra également des liens avec des membres associés, qui viendront au centre de tous les départements de l'ETH, d'autres institutions et du secteur privé, afin de mettre en ?uvre des projets de recherche communs.

L'intelligence artificielle selon des principes éthiques

Les chercheurs de l'"ETH AI Center" veulent développer des outils qui aident les personnes dans différents domaines à résoudre efficacement des t?ches complexes. Pour cela, il est essentiel que les modèles d'IA utilisés fonctionnent de manière fiable et que leurs résultats soient robustes, explicables et justes. "La fiabilité et la tra?abilité sont essentielles pour la recherche en IA", explique Andreas Krause. "Elles concernent des questions très pertinentes sur l'impact social et l'éthique de l'IA". Dans des domaines de recherche comme la santé, la mobilité, l'architecture, l'énergie ou le climat, dans lesquels l'ETH Zurich est très bien positionnée, des solutions d'IA fiables contribuent justement à accro?tre l'acceptation de ces technologies par la population. "Une large acceptation est un avantage concurrentiel décisif", estime Krause.