L'ETH est-elle favorable aux familles ?

Pour la directrice de la fondation, Monika Haetinger, la qualité de l'encadrement est primordiale. "Chez nous, les enfants sont de petits chercheurs. Nous prenons en compte les besoins individuels de chaque enfant et encourageons de manière ciblée leurs intérêts, leur créativité et leur curiosité gr?ce à notre programme. Ni l'origine, ni la religion, ni le sexe ne jouent un r?le quelconque pour nous", explique Haetinger.

La directrice veille en outre à ce que les équipes soient mixtes. Presque chaque crèche kihz emploie au moins un éducateur masculin, et dans une crèche, la moitié des personnes qui s'occupent des enfants sont des hommes.

Presque au même moment et à seulement 45 kilomètres de là, Marianne Mandrin, l'assistante de la rectrice de l'ETH Sarah Springman, ramène sa mère de 79 ans chez elle après une visite médicale. Marianne a congé aujourd'hui. "Ce qui est merveilleux à l'ETH et surtout chez Sarah, c'est que j'ai la certitude qu'en cas d'urgence, je peux rentrer immédiatement à la maison, que je peux aussi venir plus tard au bureau ou que je pourrais éventuellement prendre un congé spontané", explique Marianne. "La famille d'abord !" est le credo de la rectrice. Marianne a également pu réduire sa charge de travail depuis que sa mère a besoin de son soutien après une grave opération du dos.

D'une manière générale, on entend dire qu'à l'ETH, on est nettement moins sensibilisé à la question des soins aux proches qu'à celle de la garde d'enfants. Renate Schubert et Lukas Vonesch veulent maintenant y travailler ensemble. Il s'agit ainsi d'encourager les supérieurs hiérarchiques et les collaborateurs à discuter ouvertement et en toute confiance de telles situations afin d'élaborer ensemble des solutions qui fonctionnent bien. "Ce sujet concerne de nombreux membres de l'ETH. Mais c'est malheureusement encore souvent un sujet tabou et je peux comprendre que cela suscite de l'inquiétude. Nous allons nous consacrer davantage à ce sujet, car la conciliation de la famille et de la carrière va bien au-delà de la garde d'enfants", déclare Schubert.

Et les conditions d'une amélioration dans ce domaine sont réunies dans notre haute école. "Tant que les prestations sont bonnes, il y a beaucoup de flexibilité possible à l'ETH en ce qui concerne les horaires et le lieu de travail - je n'ai jamais rencontré cela nulle part ailleurs dans le secteur privé", déclare Marianne en sortant le déambulateur de sa mère de la voiture.

"La recherche, c'est comme le sport de compétition"

Cette flexibilité est également considérée par le professeur de physique Renato Renner comme un facteur principal permettant de concilier travail et famille. L'actuel Prix ALEA-Le lauréat a de nombreux parents dans son groupe de recherche et essaie d'être aussi flexible que possible pour répondre aux différents besoins de ses collaborateurs et doctorants.

Le fait qu'il soit lui-même devenu père pour la première fois en tant que doctorant de l'ETH est considéré par cet homme de 43 ans comme la meilleure décision de sa vie. Mais selon lui, il est important, surtout pour les doctorantes, que le congé de maternité ne les désavantage pas trop, en assurant le flux d'informations même pendant cette période et en leur permettant de mener des projets importants même après la pause. De plus, les réunions ne devraient si possible pas avoir lieu le soir. "Les parents travaillent souvent plus efficacement, car ils doivent mieux gérer leur temps", explique Renner, qui fait néanmoins remarquer que "la recherche de pointe est comme le sport de compétition. Celui qui fait une pause trop longue ou réduit trop fortement son temps de travail n'a guère de chance face à l'énorme concurrence internationale".

Des conditions en constante amélioration

Lorsque les deux parents aspirent à une carrière professionnelle, c'est le plus grand défi, dit Renate Schubert. "Afin de soutenir la conciliation d'une carrière réussie à l'ETH et d'une vie de famille épanouie, nous améliorons continuellement les conditions à l'ETH", souligne la déléguée à l'égalité des sexes. Les réactions des membres de l'ETH eux-mêmes sont très importantes à cet égard.

"Je suis très reconnaissant à ma femme d'avoir réduit sa charge de travail en raison de nos quatre enfants", déclare Renato Renner, dont l'épouse est pédiatre. "Si je l'avais fait, je ne serais probablement pas là où je suis aujourd'hui", ajoute-t-il en se précipitant vers le bus. La fête d'anniversaire de son fils de deux ans commence dans 30 minutes. Et le professeur de physique ne la manquerait pour aucune obligation professionnelle.

Et pour Mina et Florian aussi, après une excursion à l'aire de jeux de la crèche, ils rentrent chez eux à 17 heures. Car heureusement, tout commence et finit par la famille - même à l'ETH Zurich.