Apprendre pour la vie en faisant du sport

L'ancienne skieuse et médaillée d'or olympique Dominique Gisin révèle comment le sport a fa?onné sa vie, comment les blessures ont engendré de nouvelles passions et comment le sport peut abolir les frontières culturelles, politiques et sociales.

Dominique Gisin avec la médaille d'or qu'elle a remportée aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. (Image : ETH Zurich / Fabian Stieger)
Dominique Gisin avec la médaille d'or qu'elle a remportée aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. (Image : ETH Zurich / Fabian Stieger)

"L'exercice physique n'est pas seulement important pour le corps, mais aussi pour l'esprit et l'?me", explique Dominique Gisin, ancienne skieuse et championne olympique de descente. Gisin étudie aujourd'hui la physique à l'ETH Zurich et a participé en début de semaine à une table ronde dans le cadre de la manifestation "Sports for Development" de l'ETH. Elle a discuté de la manière dont le sport fa?onne le développement individuel d'une personne et aide à faire progresser la société dans son ensemble. Adolf Ogi, ancien conseiller fédéral et ancien conseiller du secrétaire général de l'ONU pour le sport au service du développement et de la paix, était également présent sur le podium. Pour lui, il est clair que le sport est l'une des meilleures écoles de vie : "Dans le sport, on apprend à gagner sans penser que l'on est le meilleur, et dans le sport, on apprend à perdre sans penser que c'est la fin".

Le sport - la meilleure école de la vie

L'affirmation d'Ogi s'applique également à Gisin. Elle est tombée amoureuse du ski alpin de compétition après avoir essayé différents sports dans son enfance, du ballet au karaté. Elle est montée sur les skis pour la première fois alors qu'elle savait à peine marcher. ? 14 ans, elle a subi la première d'une série de graves blessures. Incertaine de pouvoir skier à nouveau un jour, elle a passé des mois à réfléchir à sa vie après l'arrêt de sa carrière professionnelle.

Lorsqu'il est devenu clair qu'elle allait se rétablir, Gisin a voulu viser haut, et pas seulement dans le sport, et a posé sa candidature pour devenir pilote de jet de combat au sein des Forces aériennes suisses. Tout comme le sport, la formation de pilote militaire l'a poussée au bord de ses limites mentales. Alors qu'elle avait déjà son brevet de pilote privé en poche et qu'elle était en passe d'obtenir une licence pour des vols commerciaux, une autre blessure a mis un terme à sa carrière militaire. Après ce revers, Gisin s'est battue pour revenir dans le sport et a poursuivi sa carrière de skieuse. Avec succès : elle a remporté la médaille d'or de la descente aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi.

Vibre désormais avec sa s?ur : Dominique et Michelle après une course à Val d'Isère. (Image : zVg Dominique Gisin)
Vibre désormais avec sa s?ur : Dominique et Michelle après une course à Val d'Isère. (Image : zVg Dominique Gisin)

Gisin est certaine que les blessures et les défaites auxquelles elle a été confrontée au cours de sa carrière sportive ont été les le?ons les plus importantes pour elle : "Le sport m'a enseigné la patience et la persévérance, et m'a montré ce qu'il faut faire quand on a atteint un point bas. Je n'abandonne pas facilement. Cela m'aide maintenant aussi dans mes études de physique", dit Gisin. Car même si elle faisait partie des meilleurs dans son sport, elle a d? se battre pour passer les examens de Bachelor à l'ETH comme tous les autres étudiants. Pour réussir cette transition, elle a pris à c?ur l'attitude de son idole de ski Vreni Schneider : humilité et travail acharné. "Quelle que soit ta passion, tu dois t'y investir corps et ?me", conseille Gisin.

Le sport crée des liens

Parallèlement à ses études de physique, Dominque Gisin s'engage en tant qu'ambassadrice de la Croix-Rouge suisse afin d'attirer l'attention sur la détresse de personnes vivant dans des pays comme la Bolivie, le Népal et le Kirghizistan. Elle soutient également le projet "fit4future", dans le cadre duquel elle enseigne aux enfants l'alimentation et l'activité physique.

"Le sport nous unit plus que tout", dit Gisin. Il aide à surmonter les frontières culturelles, géopolitiques et même sexuelles. La skieuse d'Engelberg a eu la chance de ne jamais être confrontée à des obstacles liés au genre au cours de sa carrière : "Je n'ai jamais eu l'impression d'être différente des gar?ons. J'aime voler, faire du sport, les mathématiques et la physique. J'ai certes d? surmonter des clivages culturels et relever des défis académiques. Je n'ai jamais ressenti de désavantages liés à mon sexe, que ce soit lors de compétitions ou dans le milieu des sciences naturelles. Je suis donc extrêmement reconnaissante à la génération de ma grand-mère de s'être engagée précisément pour ces libertés", déclare Gisin.

Cultiver les valeurs des Jeux olympiques

Les Jeux olympiques sont également précieux pour l'ancienne skieuse : "Pour les athlètes, les Jeux olympiques sont toujours quelque chose de très spécial. De plus, à l'origine, les Jeux Olympiques sont aussi synonymes de paix". Elle espère que les valeurs olympiques perdureront à l'avenir. Le sport rassemble les gens et fait passer les barrières culturelles et politiques au second plan pendant quelques instants. Les Jeux olympiques en sont un exemple, la victoire de Roger Federer à l'Open d'Australie en est un autre. "Observer des athlètes comme Roger me touche profondément, notamment parce que je sais ce qui est nécessaire pour de tels succès", souligne Gisin.

JavaScript a été désactivé sur votre navigateur.