?tre équipé pour les cyber-risques

Lors de sa visite à l'ETH, le ministre de la Défense Guy Parmelin a notamment souligné, dans un discours public, l'importance de la mise en place d'une unité contre les attaques provenant du cyberespace. Pour y parvenir, le conseiller fédéral compte sur le soutien de l'ETH - et surtout sur les dipl?mé-e-s de la haute école.

Vue agrandie : l'ETH et la Confédération suisse sont liées par un partenariat étroit sur les thèmes de la sécurité. Le conseiller fédéral Parmelin (à g.) et le président de l'ETH Lino Guzzella (Photo : PPR / Nick Soland / ETH Zurich)
L'ETH et la Confédération suisse sont liées par un partenariat étroit sur les thèmes de la sécurité. Le conseiller fédéral Parmelin (à g.) et le président de l'ETH Lino Guzzella (photo : PPR / Nick Soland / ETH Zurich).

"Des relations étroites existent depuis des décennies entre le domaine de la défense de la Confédération et la haute école", a déclaré Lino Guzzella, président de l'ETH, en accueillant le magistrat dans l'Audimax. Dans ce contexte, la haute école collabore avec le DDPS principalement par le biais de deux centres de compétences : D'une part, le Center for Security Studies de l'ETH soutient la politique de sécurité de la Suisse gr?ce à ses compétences socio-économiques et politologiques. D'autre part, avec le ZISC, le Zurich Information Security & Privacy Center, dont l'orientation est clairement technique, l'ETH dispose d'un centre qui développe, en collaboration avec l'industrie et la Confédération suisse, des solutions pour les défis croissants en matière de sécurité de l'information. "Enfin", ajoute Lino Guzzella, "l'Académie militaire à l'ETH Zurich, ACAMIL, est un lien fort entre l'ETH et le domaine de la sécurité de la Confédération".

Le thème de la sécurité a pris de l'importance ces derniers temps, car "la situation mondiale s'est assombrie", a déclaré Guy Parmelin. "Les attentats terroristes dans les villes européennes, la guerre et la désintégration des ?tats de l'Afrique du Nord au Proche-Orient, la guerre en Ukraine, l'omniprésence des cyberattaques - tout cela concerne aussi la Suisse et sa population". Cette impression est confirmée par l'actuel rapport de la Confédération suisse sur la politique de sécurité, qui donne les lignes directrices au Parlement et au gouvernement. En conséquence, beaucoup de choses bougent dans la politique de sécurité suisse, selon le conseiller fédéral.

Plus de forces pour la cyberdéfense

Ainsi, à partir de 2018, l'armée sera dotée d'une plus grande flexibilité et d'une capacité d'intervention plus rapide. Le service de renseignement aura de nouveaux moyens et de nouvelles compétences pour réagir aux nouvelles menaces. Et "il y a aussi beaucoup de mouvement dans le domaine des cyber-risques", selon le chef du DDPS. Les possibilités d'abus dans le domaine cybernétique sont bien plus importantes qu'on ne le pensait il y a encore quelques années. "Aujourd'hui, tout est si fortement interconnecté que vous pouvez causer de gros dommages avec peu d'efforts, et avec de bonnes chances de ne pas être reconnu". Une attaque menée de manière très professionnelle contre une entreprise de la Confédération suisse aurait ouvert les yeux de plus d'un au début de son mandat de ministre de la défense. Concrètement, Parmelin prévoit d'augmenter les capacités de cyberdéfense de l'armée et du service de renseignement d'environ 100 spécialistes d'ici 2020.

Les cyberattaques ne s'arrêtent pas aux frontières, c'est bien connu. La coopération internationale est d'autant plus importante pour la Suisse, a souligné le conseiller fédéral. Au cours de son mandat, il a constaté que de nombreux Etats sont également confrontés à la question de savoir comment faire face à la cybermenace omniprésente. Il s'agit d'apprendre les uns des autres. Pour lui, le partenariat avec l'ETH Zurich et la possibilité de recruter des spécialistes formés à l'ETH sont très importants pour le développement du savoir-faire.

Mieux intégrer les talents

Lors de la séance de questions-réponses qui a suivi, de jeunes chercheurs et étudiants ont notamment souligné que l'armée devrait davantage gérer les talents, compte tenu de la forte demande de savoir-faire. L'intervenant s'est montré tout à fait d'accord avec cela. Dans le cadre de sa réforme, l'armée est en train de chercher des moyens d'utiliser les connaissances informatiques des militaires de manière plus efficace et plus flexible. Dans ce contexte, l'armée est toutefois en concurrence avec des entreprises fortes et attractives comme Google, qui absorbe chaque année de nombreux dipl?més, a déclaré le conseiller fédéral Parmelin. "Nous nous effor?ons d'encourager la motivation à penser que la cyberdéfense est une t?che importante et passionnante. Cela prend toutefois un peu de temps. Mais aujourd'hui, les conditions sont favorables pour faire avancer les choses dans la bonne direction".

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