Soutien aux chercheurs en diagnostic

Les protéines sont des indicateurs importants pour le diagnostic des maladies. Un jeune chercheur de l'ETH a développé une méthode permettant de tester en parallèle la présence de différentes protéines dans de minuscules quantités de sang. Il a re?u pour cela un Pioneer Fellowship de l'ETH Zurich. Avec un collègue d'étude, il veut amener ce test au stade de la commercialisation.

Vue agrandie : Marco Habegger
Le Pioneer Fellow Marco Habegger en conversation. (Image : ETH Zurich / Peter Rüegg)

L'objet miracle est une simple bo?te d'environ 18 centimètres carrés de base et de quelques centimètres de haut. La pièce ma?tresse à l'intérieur est constituée de petites membranes carrées avec 25 zones de test, appelées spots. "Pour déterminer les protéines, on dépose sur les différents spots des anticorps qui se lient à une protéine spécifique", explique Marco Habegger. Sur une membrane, 25 échantillons différents peuvent être analysés. Le liquide biologique à tester - par exemple le sang - pénètre à l'intérieur par de minuscules ouvertures à la surface de la bo?te. Dans la bo?te, il est possible d'empiler jusqu'à dix membranes, ce qui permet d'analyser les échantillons pour détecter jusqu'à dix protéines différentes.

Vue agrandie : les éléments de la plateforme de diagnostic de Habegger : des composants microfluidiques (dans la bo?te de culture cellulaire) et une membrane d'analyse (en gris). (Image : ETH Zurich / Peter Rüegg)
Les éléments de la plateforme de diagnostic de Habegger : des composants microfluidiques (dans la bo?te de culture cellulaire) et une membrane d'analyse (en gris). (Image : ETH Zurich / Peter Rüegg)

Et c'est justement là que réside l'innovation du jeune chercheur : "Nous combinons deux méthodes de mesure différentes en un seul système", explique Habegger. C'est ce qui explique le nom du nouvel appareil de test : FoRe (Forward / Reverse) Microarray. Microarray désigne un système d'analyse qui permet d'analyser en parallèle différentes substances dans une petite quantité d'échantillon biologique. "Forward" signifie que plusieurs substances sont détectées sur une puce, "Reverse" que plusieurs échantillons sont testés sur une puce. Bien entendu, les données collectées doivent également être évaluées. Un lecteur externe, qui peut être équipé des membranes, s'en charge.

Compétitif aussi au niveau du prix

"L'interface entre la technique, la biologie et la médecine me fascine, c'est pourquoi j'ai opté pour des études en génie biomédical", explique Habegger. Depuis environ un an et demi, le jeune homme de 25 ans bricole sa nouvelle méthode de test et s'y est également consacré dans son travail de master. Pour mettre en ?uvre le tout, il a demandé un Bourse des pionniers a posé sa candidature, créé une entreprise et fait monter à bord son camarade d'études Marco Schmidt.

Avec les fonds de la Pioneer Fellowship, les deux homonymes veulent poursuivre le développement du microarray FoRe. "Ce que nous avons maintenant entre les mains n'est que la dernière version provisoire", dit Habegger. "Il s'agit maintenant, entre autres, d'optimiser le débit des membranes, les joints et le matériau des membranes. Mi-2017, le test devrait être prêt à être commercialisé - et ce à un prix compétitif : "Notre test ne co?tera pas plus cher à l'achat que les systèmes actuellement utilisés", explique Habegger.

Un entrepreneur au c?ur de chercheur

Les deux chercheurs sont optimistes quant à leur capacité à respecter leur calendrier et à s'imposer sur le marché. Car le nouveau test présente des avantages économiques et éthiques pour la recherche mais aussi dans les applications pratiques. Pour les tests de protéines, la recherche fondamentale utilise principalement des souris comme cobayes. Le problème est que les souris ont un petit volume sanguin et que les scientifiques ne peuvent leur prélever qu'une petite quantité de sang à la fois. Dans le microréseau FoRe, un échantillon de 1 à 20 microlitres suffit. "Il est ainsi possible de prélever de petites quantités de sang à intervalles réguliers sur un animal et de les tester à chaque fois pour plusieurs protéines. Le nombre d'animaux de laboratoire nécessaires peut ainsi être réduit au minimum", explique Habegger.

Il voit également un grand potentiel pour l'utilisation du microarray FoRe en néonatologie : lorsque les nourrissons sont examinés, il faut prélever le moins de sang possible. Avec le nouveau test, une petite goutte suffirait. "Il faudra encore du travail de développement avant que le test soit prêt pour de telles applications pratiques", souligne Habegger. "Mais un jour, un tel test pourrait être réalisé de manière simple et rapide dans les h?pitaux." Si la percée économique devait se faire, Habegger travaillerait volontiers comme entrepreneur. Mais son c?ur continuera de battre pour la recherche : "Ce qui me motive, c'est la possibilité de créer quelque chose de nouveau tout en continuant à me développer. Je veux en tout cas rester proche de la science".

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