Pas de renversement de tendance pour le CO2-2sur la planète

Demain, les chefs d'Etat et les représentants de l'économie se réuniront à New York pour le sommet de l'ONU sur le climat, qui doit relancer le processus d'accord bloqué en matière de politique climatique. En attendant, les dernières données sur les émissions de CO2-Nous montrons que nous manquons de plus en plus de temps pour parvenir à un accord efficace sur le climat.

Vue agrandie : cheminée fumante
(image : iStock)

Même le journal télévisé en a fait une page externeContribution valeur : il y a deux semaines, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé qu'en 2013, les émissions de CO2-dans l'atmosphère a atteint un nouveau sommet [1], [2]. Mais cette annonce n'a pas vraiment étonné grand monde, car tant que les prix du CO2-Si les émissions de CO2 augmentent au niveau mondial (et c'est le cas), les émissions de CO2-quantité dans l'atmosphère augmente. Il est intéressant de noter que l'augmentation de l'année précédente est la plus importante depuis près de trente ans. Les émissions d'origine humaine en sont les principales responsables. Il est donc passionnant de se demander comment celles-ci évoluent et pourquoi.

Comment estimer les tendances en matière d'émissions ?

Les émissions de tous les gaz à effet de serre sont enregistrées et publiées par les pays. Dans notre dernière étude publiée dans Nature Geoscience sur le Global Carbon Project, qui rassemble toutes les données sur les émissions de CO2-nous montrons que les émissions de CO2-augmentent actuellement encore d'environ 2,5 pour cent par an, malgré toutes les discussions sur la protection du climat [3] [4].

Les tendances passées et futures peuvent être calculées simplement par le produit de quatre facteurs gr?ce à ce que l'on appelle l'identité de Kaya :

  • Le premier facteur est la population mondiale. Elle ne peut guère être influencée et cro?t, ce qui fait augmenter les émissions.
  • Le deuxième facteur est le produit national brut, et selon les idées re?ues, celui-ci "doit" toujours cro?tre (bien que cela soit tout à fait remis en question, voir aussi le Contribution par Irmi Seidl).
  • Le troisième facteur est essentiellement l'efficacité énergétique. Celle-ci s'améliore certes, c'est-à-dire que nous avons besoin de moins d'énergie pour produire quelque chose. Mais il devient en même temps de plus en plus difficile d'améliorer encore l'efficacité.
  • Le quatrième facteur est le CO2-, c'est-à-dire la quantité de CO2 par unité d'énergie produite. Elle devrait diminuer à mesure que l'on s'éloigne des combustibles fossiles (décarbonation).

Les deux premiers facteurs poussent les émissions de CO2-sont à la hausse, les deux derniers les font baisser. Si les émissions continuent d'augmenter, c'est surtout en raison de l'énorme croissance économique (deuxième facteur) des pays émergents et du fait que les émissions de CO2-(quatrième facteur) ne diminue plus guère actuellement et augmente même dans certains pays. Cela s'explique par les nouvelles réserves de charbon et de gaz qui donnent un coup de pouce à la production d'électricité fossile. En bref : l'augmentation de l'efficacité et la décarbonation ne peuvent actuellement pas compenser la croissance mondiale.

Un chemin semé d'emb?ches vers l'objectif des deux degrés

Les derniers chiffres sont une fois de plus inquiétants. Pour atteindre l'objectif climatique de deux degrés, la quantité totale de CO2,que nous pouvons émettre est fortement limitée. Environ deux tiers de ce "budgets"Depuis le début de l'industrialisation, nous avons déjà consommé environ 1,5 million de tonnes de CO2. Avec les émissions actuelles, il ne reste plus qu'une trentaine d'années. Certes, les modèles économiques indiquent que l'objectif des deux degrés est encore possible. Mais nous montrons aussi dans la nouvelle étude que le monde évolue aujourd'hui effectivement dans le domaine des scénarios de référence les plus pessimistes sans protection climatique. Les améliorations de l'efficacité énergétique et des émissions de CO2-, on ne peut pas dire que l'intensité des émissions ait été aussi forte ces dernières années. On en revient tous les ans à la même conclusion : les efforts pour le Objectif de deux degrés sont loin d'être suffisantes et la fenêtre temporelle se referme rapidement.

Le Sommet sur le climat 2014, un catalyseur ?

Les nouveaux chiffres sur le CO2-n'arrivent pas par hasard avant le sommet de l'ONU sur le climat à New York, auquel participeront plus de 120 présidents de pays [5]. Ce sommet ne fait pas partie des négociations officielles sur le climat, mais constitue plut?t une tentative de faire avancer la discussion afin que le prochain Accord de Paris sur le climat soit conclu en 2015. Contrairement au procès-verbal de Kyoto, tous les pays émergents et en développement doivent y participer.

Il est plus que douteux que les discussions de New York puissent dénouer le n?ud gordien : tous les ?tats sont certes d'accord pour dire que les émissions de CO2-doivent être réduites au niveau mondial, mais la question est de savoir qui doit y contribuer et dans quelle mesure. contribuent doivent être réduites. Depuis la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992, il n'a pas été possible de trouver un accord que tout le monde puisse accepter comme équitable. Il est symptomatique que les plus hauts représentants des deux principaux pays émergents, la Chine et l'Inde, soient absents de New York. Il en va de même pour les chefs de gouvernement du Canada, qui s'est retiré du procès-verbal de Kyoto, et de l'Australie, qui a récemment réduit ses émissions de CO2-veulent rester à l'écart du sommet. La perspective d'un accord efficace en 2015 avec des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2-La réduction des émissions de CO2 semble donc toujours aussi infime.

Informations complémentaires

[1] OMM : page externeCommuniqué de presse

[2] OMM : page externeBulletin des gaz à effet de serre

[3] page externeProjet mondial sur le carbone

[4] Friedlingstein et al., Nature Geoscience, 2014, DOI : 10.1038/ngeo2248, http://dx.doi.org/10.1038/ngeo2248 page externeLien

[5] page externeSommet de l'ONU sur le climat à New York

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