Regroupement familial pour les chercheurs et pas de contingents pour les étudiants

Début juillet, la Conférence des recteurs CRUS a discuté du concept du conseiller fédéral pour la future réglementation de l'immigration. Les recteurs regrettent l'absence d'un engagement clair pour que les étudiants ne soient pas soumis aux contingents.

Vue agrandie : CRUS Ralph Eichler Antonio Loprieno Patrick Aebischer
La CRUS demande que les chercheurs soient contingentés en priorité et que les étudiants ne le soient pas du tout : Ralph Eichler, président de l'ETH, Antonio Loprieno, président de la CRUS, et Patrick Aebischer, président de l'EPFL, en février 2014. (Photo : Keystone/Gaetan Bally)

Si l'on en croit le conseiller fédéral, des contingents devraient à l'avenir être fixés chaque année pour toutes les personnes venant de l'étranger et séjournant en Suisse à partir d'une durée de quatre mois. C'est ce que le gouvernement national a proposé le 20 juin 2014 dans son concept de mise en ?uvre du nouvel article constitutionnel sur l'immigration. Il y précise comment il entend fixer les nombres maximums et les contingents qui permettront de gérer l'immigration en Suisse à partir de février 2017. Selon ce document, le conseiller fédéral entend appliquer strictement, à partir de février 2017, l'article constitutionnel que les citoyens suisses ont accepté le 9 février 2014.

La Conférence des recteurs des hautes écoles suisses (CRUS) a discuté du concept de mise en ?uvre du Conseil fédéral lors de sa dernière assemblée plénière en juillet. Selon Antonio Loprieno, président de la CRUS et recteur de l'Université de B?le, les recteurs d'université sont conscients de la situation difficile dans laquelle se trouve le conseiller fédéral.

"Mais pour être honnête : Nous sommes profondément dé?us", déclare Loprieno dans la dernière newsletter de la CRUS. Au printemps, les recteurs et d'autres représentants de la formation et de la recherche avaient fait part de leurs préoccupations à l'office fédéral. Elles n'ont toutefois pas été reprises dans le concept de mise en ?uvre.

Ne pas contingenter les étudiants

"A mon avis, il manque deux points centraux dans ce concept", déclare Antonio Loprieno. Premièrement, le conseiller fédéral ne se prononce pas explicitement sur la question de savoir si les étudiants étrangers doivent également être contingentés ou non. Selon le président de la CRUS, il est évident pour les universités suisses que les étudiants ne doivent pas tomber sous le coup des contingents : "Ils ne viennent pas ici pour une activité lucrative et ne prennent la place de personne".

Deuxièmement, le conseiller fédéral ne fait pas de distinction entre les différentes branches lors de la mise en ?uvre. Tous les spécialistes sont mis dans le même panier, le personnel scientifique n'est pas différencié. Pour Loprieno, il est toutefois clair "que les branches présentant un degré d'innovation élevé et une forte valeur ajoutée devraient être traitées de manière préférentielle dans l'intérêt du pays".

Eichler : "Continuer à se battre pour nos causes"

Gr?ce à d'excellentes conditions-cadres et à des stratégies à long terme, la place scientifique suisse et l'ETH Zurich ont pu se forger une position forte dans la compétition internationale pour attirer les meilleurs chercheurs. Outre la participation aux réseaux internationaux (mot-clé "Horizon 2020") et à la compétition internationale pour des distinctions prestigieuses comme les "ERC Grants", de bonnes conditions-cadres pour les chercheurs et leurs familles font partie des conditions préalables pour que cela reste le cas.

Ralph Eichler, président de l'ETH, se félicite donc de la proposition du Conseil fédéral d'y inclure le regroupement familial pour les collaborateurs scientifiques venant de l'étranger. "Le regroupement familial est très important non seulement pour les professeurs, mais aussi pour les doctorants et les post-doctorants", dit-il, ajoutant que les étudiants jusqu'au master devraient être exclus des contingents.

La CRUS veut maintenant faire entendre une nouvelle fois ses arguments dans une lettre adressée au conseiller fédéral. Le concept de mise en ?uvre de l'initiative contre l'immigration de masse sera traduit dans les prochains mois en un message destiné au Parlement. "Nous nous battrons pour que les préoccupations des hautes écoles y soient mieux prises en compte", affirme Ralph Eichler avec détermination. "Car en fin de compte, la formation et la recherche profitent à l'ensemble de la société".

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