Un nouveau paradigme pour l'adaptation au climat

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) vient de publier le cinquième rapport d'évaluation du groupe de travail II, qui couvre les impacts climatiques et l'adaptation. Alors que les impacts ont re?u beaucoup d'attention dans la presse internationale, on en dit moins sur les résultats concernant les stratégies d'adaptation.

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L'adaptation ne consiste pas tant à se préparer à un climat futur incertain dans un monde futur incertain, mais à appliquer des innovations pour rendre la vie meilleure avec notre climat actuel. (Photo : iStock, Pierre-Emmanuel Turcotte)

L'une des principales conclusions du rapport du Groupe de travail II, qui a re?u une attention considérable de la part de la presse internationale, est que les effets du changement climatique - tels que la fonte des glaciers et la réduction de la couverture neigeuse, l'augmentation de la fréquence des événements extrêmes, les inondations c?tières et les changements d'écosystèmes - sont déjà ressentis et ne feront que s'accentuer. Peu de gens devraient être surpris par ce message. En matière d'adaptation, en revanche, les messages sont plus discrets. Celui qui ressort, cependant, est que "(a) la première étape de l'adaptation au changement climatique futur est la réduction de la vulnérabilité et de l'exposition à la variabilité climatique actuelle" (page externeRésumé pour les décideurs politiques, p. 23).

Raising the dikes

Sur la base de mes propres 15 ans d'expérience dans la recherche sur l'adaptation, je rendrais l'argument encore plus fort : répondre à la variabilité actuelle du climat et des climats n'est pas seulement une première étape, mais jusqu'à présent, c'est presque la seule étape. Il n'y a que très peu de cas de personnes adaptant leur comportement ou leur infrastructure au climat qu'elles prévoient dans les décennies à venir, plut?t qu'au climat qu'elles connaissent actuellement. Indeed the only example that comes to mind is also the one that many experts use as the paradigm for adaptation in general, namely the Dutch rise their dikes and widening their flood plains to prepare for sea level rise.

Les Néerlandais ont vécu sous le niveau de la mer pendant des siècles, et se sont mis d'accord depuis longtemps sur un ensemble de stratégies d'infrastructure pour se protéger de la mer, à entreprendre quel qu'en soit le co?t, soit en termes monétaires, soit en termes de perturbation du paysage. Là où il est pratique ou financièrement judicieux de planifier des décennies à l'avance, ils le font.

La "meilleure" stratégie lorsque l'incertitude est élevée

Mais le cas néerlandais est relativement unique. Ailleurs, il y a peu d'accord sur le fait de savoir si la meilleure stratégie c?tière est celle de l'infrastructure dure, des barrières et des buffers basés sur l'écosystème, ou de la retraite gérée. La bonne décision dépend généralement du nombre de personnes qui vivront près de la c?te pendant de nombreuses décennies à partir de maintenant, de ce qu'elles y feront et des aspects du paysage qu'elles apprécieront le plus. Les incertitudes liées à ces facteurs démographiques, sociaux et psychologiques sont énormes, et elles masquent en général les incertitudes liées au climat futur. Ce qui s'applique aux c?tes s'applique également aux montagnes, aux forêts, aux vallées fluviales, à tout le monde. Dans tous les cas, il y a de bons arguments pour freiner certains développements dans des endroits qui semblent très vulnérables à des impacts climatiques particuliers, mais aussi pour adopter une approche d'attente et d'action en ce qui concerne les mesures co?teuses de protection des personnes, de leurs moyens de subsistance et de leurs habitations.

Adaptation par l'innovation

Une rare exception à une règle générale ne fait pas un bon paradigme. C'est le cas pour les Allemands et leurs dikes, qui suggèrent de prendre une technologie existante, de la déployer plus largement en raison du climat que nous comprenons venir, afin que la vie ne s'aggrave pas. Presque toute l'adaptation qui a réellement lieu est l'inverse : elle implique l'application de nouvelles innovations pour mieux faire face au climat que nous avons déjà, afin que la vie s'améliore.

Les innovations se présentent sous toutes les formes et à toutes les échelles : amélioration des systèmes de prévision météorologique à moyen terme et d'alerte précoce ; nouveaux modèles pour les contrats d'assurance et le financement ; cultivars de semences qui poussent l'enveloppe sur la tolérance à la sécheresse et le rendement ; meilleures pratiques de gestion proactive de l'utilisation des terres dans les zones exposées aux risques. Ensemble ou séparément, ils peuvent améliorer le bien-être humain dans le climat que nous connaissons à tout moment, aujourd'hui ou à l'avenir. Et aucun d'entre eux n'évite la nécessité de limiter le changement climatique en premier lieu. Comment nous y parvenons est une histoire à suivre pendant deux semaines à partir de maintenant, lorsque le prochain rapport du groupe de travail du GIEC sera présenté à la presse.

Plus d'informations

Le cinquième rapport d'évaluation de page externeGIEC Groupe de travail II s'appuie sur le rapport du groupe de travail I publié l'année dernière, sur la science du changement climatique, et précède de deux semaines le page externeGroupe de travail III rapport, sur les politiques et les options pour limiter, voire atténuer, le changement climatique. Anthony Patt a été rédacteur en chef du chapitre consacré aux besoins et aux options d'adaptation du rapport du groupe de travail II et il est l'auteur principal du groupe de travail III.

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